Samedi poésie: Chanson pour mon ombre de Renée Vivien
Chanson pour
mon ombre
Droite et longue comme un cyprès,
Mon ombre suit, à pas de louve,
Mes pas que l'aube désapprouve.
Mon ombre marche à pas de louve,
Droite et longue comme un cyprès.
Elle me suit, comme un reproche,
Dans la lumière du matin.
Je vois en elle mon destin
Qui se resserre et se rapproche.
A travers champs, par les matins,
Mon ombre suit, comme un reproche.
Mon ombre suit, comme un remords,
La trace de mes pas sur l'herbe
Lorsque je vais, portant ma gerbe,
Vers l'allée où gîtent les morts.
Mon ombre suit mes pas sur l'herbe,
Implacable comme un remords.
Renée VIVIEN (1877 - 1909)
De père anglais et de mère américaine, Rénée Vivien (née Pauline Mary Tarn) voit son enfance partagée entre Londres et Paris.
A sa majorité, ayant hérité de son père, elle s'installe à Paris où elle débute une liaison avec une autre poétesse, Natalie Barney. Elle fut la première femme à oser affirmer son amour exclusif pour les femmes, ses désirs et ses fantasmes.
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